Ils vont commencer à avoir peur de perdre leur culture innue.
Moi, je lui disais la dernière fois que je l'ai vu: « Tu me laisseras tes connaissances, je vais continuer ton travail, moi ».
« J'ai mon domaine à l'intérieur des terres, ne joue pas avec », me disait mon grand-père.
Tout ce qui se trouve ici, l'eau, le sable, les lacs, il/elle les possède.
« Celui/Celle qui est en haut, celui/celle qui dirige, c'est lui/elle qui va nous aider, ne l'oublie pas », me disait ma grand-mère.
Parce qu'il a connu la misère plusieurs fois, il a été seul plusieurs fois.
« On arrive de bien loin », disait mon grand-père.
C'est notre subsistance et notre chemin que nous poursuivons, dit-on aux enfants.
Mais eux ils disaient, en parlant de l'Innu, que son enfant ne suivra pas ses traces, ceux qui seront là plus tard.
Quand c'est le début de l'été, encore aujourd’hui plusieurs Innus vont à la chasse aux loups-marins, parce qu'il y a beaucoup de loups-marins ici, dans la région du littoral.
C'est ce que faisaient nos grands-pères.
C'est vrai, eux les Innus, ils sont du genre à aimer l'intérieur des terres.
Il fait très beau, on part à la recherche de gros oiseaux, on veut trouver des nids.
Il va d'abord faire des harpons, il voudra ensuite tuer des saumons, il utilisera un canot d'écorce quand il pêchera de nuit au harpon.
Mon grand-père arrive de l'intérieur des terres, il veut manger du poisson bien gras; [à l'intérieur des terres] l'animal est déjà maigre, dit-on.
Ils auront de la nourriture pour longtemps.
Quand il en aura tué un ou bien deux, il fera sécher la viande, il nettoiera l'estomac du loup-marin et il y mettra de la graisse pour qu'ils puissent manger de la graisse de loup-marin.
Quand l'Innu retourne au bord de la mer, il voit celui-ci [le loup-marin] qui sort de l'eau, au large.
Il est heureux de ce que je lui dis, il veut se reposer.
